Une minorité dans l'ombre des hommes
Si le septième conseil de physique de 1933 semble marquer une ouverture croissante des conseils aux femmes avec trois invitées présentes (Marie Curie, Irène Joliot-Curie et Lise Meitner), une telle proportion de femmes ne se représentera en réalité pas avant longtemps.
Encore aujourd’hui, les femmes restent peu nombreuses au sein des conseils et dans la recherche scientifique en général. D’après l’ Unesco Institute for Statistics, elles comptent en 2019 pour moins 30 % des chercheurs à travers le monde, et seulement pour 33 % en Europe.
Brigitte Van Tiggelen, « Femmes de sciences aux Conseils Solvay (Marie Curie et Lise Meitner)», Printemps des Sciences 2017, 23 mars 2017
Outre leur rare présence, les femmes sont également souvent laissées dans l’ombre lors des premiers conseils. Elles participent ainsi aux dîners, mais ne sont pas assises aux tables d’honneur. Elles assistent aux discussions et sont parfois même présentes sur les photographies, mais leurs noms n’apparaissent pas forcément dans la liste des invités (les noms sont parfois rajoutés à la main sur les documents).
Et quand elles sont mentionnées, c’est au travers de leur statut marital dont l’usage veut qu’il donne le prénom et le nom de leur mari en lieu et place de leur propre prénom et nom. Marie Curie étant par exemple encore appelée madame «Madame Pierre Curie» malgré ses deux prix Nobel et la mort de son mari 20 ans auparavant.
Enfin, en pratique, les femmes restent souvent cantonnées au rôle de secrétaire ou de subalterne, et leur activité de chercheuse peu mise en avant. Une activité qu’elles doivent en outre parfois arrêter lorsqu’elles deviennent épouses et mères. ↠